Selon l'économiste en chef de la Banque mondiale, les perspectives économiques mondiales pour 2025 restent incertaines, car l'économie mondiale est confrontée à « un carrefour imprévisible ».

Des gens font leurs courses dans un supermarché de la ville de Linyi, province du Shandong, en Chine.

Selon le rapport actualisé de la Banque asiatique de développement (BAD) sur la croissance économique dans la région Asie-Pacifique, les prévisions de croissance pour les économies en développement d'Asie en 2024 et 2025 ont été revues à la baisse.

Cependant, la BAD a relevé les prévisions de croissance du Vietnam à 6,4% et 6,6% respectivement, contre 6% et 6,2% précédemment. Cette prévision est également similaire à celle d’autres organisations internationales telles que la Banque mondiale (BM), reconnaissant ainsi les efforts et la détermination du Vietnam en matière de croissance.

La BAD a déclaré que les fortes activités commerciales, la reprise de la fabrication et de la transformation des exportations, ainsi que les mesures de soutien budgétaire ont stimulé l'économie vietnamienne.

Pour la région Asie-Pacifique, la BAD a abaissé ses prévisions de croissance pour les économies en développement, de 5 % à 4,9 % en 2024 et de 4,9 % à 4,8 % en 2025. Les principales raisons sont les mauvaises performances de certaines économies et les faibles perspectives de consommation.

En outre, la BAD a averti que les politiques commerciales, budgétaires et d’immigration des États-Unis sous la présidence de Donald Trump pourraient avoir un impact négatif sur la croissance et augmenter l’inflation dans les pays asiatiques. La banque a également souligné que la plupart de ces impacts pourraient n’apparaître qu’à l’horizon de prévision 2024-2025.

Malgré les inquiétudes concernant un avenir économique mondial incertain, la confiance des consommateurs aux États-Unis s’améliore et le marché du travail reste solide. Ces facteurs sont à la base de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire les taux d’intérêt pour la troisième fois en décembre 2024, les portant à 4,25-4,5 %. Cependant, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que l'agence continuerait d'être prudente quant aux politiques économiques potentielles du président élu Trump et n'aurait probablement que deux baisses de taux d'intérêt en 2025.

Dans le même temps, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux d’intérêt de 3,25 % à 3 %. L'agence a estimé que l'inflation dans la zone euro se stabiliserait autour de son objectif de 2 %, mais ne s'est pas engagée sur une trajectoire politique spécifique jusqu'en 2025.

En décembre 2024, un événement notable dans la deuxième plus grande économie mondiale a été la décision de la Chine de revenir à une politique monétaire « d’assouplissement raisonnable » pour la première fois en 14 ans.

La décision, approuvée par le Politburo du Parti communiste chinois, signale un plan de relance budgétaire fort qui pourrait inclure une baisse importante des taux d'intérêt et des achats d'actifs d'ici 2025. Les actions chinoises ont bondi après la nouvelle, l'indice Hang Seng de Hong Kong ayant augmenté de 2,8 %.

Cependant, la situation politique en Corée du Sud pourrait avoir un impact négatif sur l'économie du pays, après que le président Yoon Suk Yeol a déclaré la loi martiale dans la nuit du 3 décembre et l'a levée six heures plus tard. L’économie sud-coréenne devrait être confrontée à de nombreuses difficultés, notamment l’instabilité politique intérieure et les barrières fiscales imposées par les États-Unis, qui pourraient avoir un impact sur les exportations.

Les résultats de l’enquête « 2025 Corporate Management Outlook Survey » menée par la Korea Enterprise Federation (KEF) et annoncée en décembre 2024 ont montré que la tendance générale en 2025 est que les entreprises de ce pays vont « se serrer la ceinture ».

Dans le même temps, l'industrie du tourisme - qui devrait contribuer à hauteur de 3,8 % au produit intérieur brut (PIB) du pays en 2023 - est également confrontée à des inquiétudes quant aux impacts potentiels de la situation politique intérieure, car de nombreux touristes étrangers ont annulé leurs visites à Séoul et raccourci leurs séjours.

En Europe, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a abaissé ses prévisions de croissance économique pour l'Allemagne et la France, alors que les crises politiques nationales et l'affaiblissement de la demande mondiale affectent les perspectives de croissance des deux puissances économiques de l'Union européenne (UE).

La banque centrale française a également revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2025 de 1,2% à 0,9%, après que la note de crédit de la France a été abaissée de Aa2 à Aa3 par Moody's, en raison de l'incertitude politique et budgétaire.

Malgré de nombreuses difficultés persistantes, selon M. Andrea Coppola, économiste en chef et directeur du programme de croissance équitable, de finances et d'institutions de la Banque mondiale (BM) au Vietnam, au Laos et au Cambodge, l'économie mondiale s'est à nouveau stabilisée en 2024 avec un taux de croissance estimé à 2,7 %. Toutefois, les perspectives pour 2025 restent incertaines, car l’économie mondiale se trouve face à « un carrefour imprévisible », avec de nombreuses fluctuations politiques et commerciales.

Selon VNA