Le Vietnam devient le premier partenaire de l'UE cinq ans après la signature de l'EVFTA

Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange Vietnam-UE (EVFTA) en août 2020, après 5 ans, cet accord a été un catalyseur pour que les échanges commerciaux entre le Vietnam et la région augmentent fortement, contribuant à promouvoir fortement le chiffre d'affaires du commerce bilatéral, atteignant près de 300 milliards USD, soit près de 40 % de la valeur totale des échanges accumulés entre les deux parties au cours des trois dernières décennies.

Le Vietnam est actuellement le premier partenaire commercial de l'UE au sein de l'ASEAN et le 16e partenaire mondial . Selon la Chambre de commerce européenne au Vietnam (EuroCham), l'EVFTA devient ainsi un modèle de coopération fondé sur des règles, des valeurs communes et une vision de développement à long terme, dans un contexte d'instabilité mondiale.

Il représente près de 40 % du chiffre d'affaires total des échanges commerciaux avec l'UE sur trois décennies

L'EVFTA est l'un des accords de libre-échange les plus complets et les plus ambitieux jamais conclus par l'UE avec un pays en développement. Cet accord supprime plus de 70 % des droits de douane sur de nombreuses importations et exportations, les 99 % restants devant être progressivement supprimés.

« Dans un contexte d’incertitude géopolitique croissante et de déclarations tarifaires unilatérales répétées, l’EVFTA s’impose comme un symbole de confiance et de coopération », a déclaré Bruno Jaspaert, président d’EuroCham.

L’EVFTA est également un catalyseur pour une harmonie à long terme des valeurs et des normes entre le Vietnam et l’UE.

Selon les données préliminaires de l'Office général des statistiques du Vietnam, en moins de 5 ans, d'août 2020 à mai 2025, le chiffre d'affaires du commerce bilatéral a atteint 298 milliards USD.

Ce chiffre représente près de 40 % du chiffre d’affaires total accumulé entre les deux parties (815 milliards USD) en plus de 30 ans de coopération commerciale depuis 1995.

Les exportations vers l'Europe couvrent une large gamme de produits, allant de l'électronique aux textiles, en passant par les meubles et les produits agricoles. L'UE est quant à elle le troisième marché d'exportation et la quatrième source d'importations du Vietnam, lui fournissant des produits stratégiques tels que des machines de haute technologie, des moyens de transport, des produits pharmaceutiques et des technologies vertes.

EuroCham a commenté que l'EVFTA a aidé le Vietnam à se positionner comme un centre de fabrication et d'exportation fiable dans le contexte de chaînes d'approvisionnement mondiales de plus en plus fragmentées.

Pour exploiter efficacement l'EVFTA

Toutefois, les entreprises qui souhaitent profiter de l’EVFTA sont toujours confrontées à des défis majeurs liés à des mécanismes de mise en œuvre complexes et à des barrières administratives.

Selon la dernière enquête de l’EuroCham sur l’indice de confiance des entreprises (BCI), 37 % des entreprises ont déclaré rencontrer régulièrement des divergences dans les évaluations douanières, ce qui augmentait les coûts et réduisait la compétitivité.

EuroCham a souligné que des réglementations peu claires, une application incohérente et des incohérences entre les autorités de l’UE et du Vietnam continuent d’entraver les échanges commerciaux.

« En tant que chef d'entreprise et ayant accompagné de nombreux investisseurs dans leur installation au Vietnam, je comprends la frustration liée au retard des projets dû à des problèmes administratifs. Cependant, je vois aussi un point positif : un gouvernement à l'écoute, un accompagnement proactif et une réelle promotion des réformes », a ajouté le président d'EuroCham.

Par ailleurs, l'un des principaux défis de la mise en œuvre de l'EVFTA réside dans les règles d'origine. Celles-ci constituent un facteur clé pour permettre aux entreprises d'accéder aux incitations tarifaires.

Bien que l’EVFTA permette l’accumulation d’origine avec certains pays partenaires, de nombreuses entreprises rencontrent encore des difficultés pour prouver une origine valide en raison de processus de documentation complexes et de chaînes d’approvisionnement fragmentées.

« EuroCham continue de plaider pour une suppression plus poussée des obstacles techniques et non techniques au commerce, des orientations plus claires sur les codes SH, l'évaluation en douane et des mécanismes de référencement croisé cohérents entre les administrations douanières au sein des pays et entre eux », a suggéré Jean-Jacques Bouflet, vice-président d'EuroCham.