LES FEMMES DU SUD - SYMBOLES DE PATRIOTISME ET DE FORCE VOLONTÉ DANS LA RÉVOLUTION D'AOÛT (1945)

En repensant aux 80 ans de la grande victoire de la Révolution d'Août 1945 (1945-2025), nous percevons plus clairement le rôle indispensable du peuple dans la lutte pour l'indépendance nationale. Dans ce parcours historique héroïque, l'image des femmes vietnamiennes, en particulier celles du Sud, s'impose comme un symbole de patriotisme, d'esprit indomptable et de volonté.

Ils constituaient non seulement une base arrière solide et une source de force spirituelle, mais participaient aussi directement aux activités révolutionnaires. Leurs contributions silencieuses, mais extrêmement importantes, contribuèrent à la victoire éclatante de l'automne historique de 1945, mettant officiellement fin au joug du colonialisme français et ouvrant une ère nouvelle, celle de l'indépendance et de la liberté pour la nation.

Le sacrifice et le dévouement des femmes constituent une épopée sans fin, qui approfondit les valeurs humanistes et l'esprit indomptable de la révolution vietnamienne. Cette épopée restera à jamais une source d'inspiration pour les générations futures, affirmant que les femmes vietnamiennes sont indissociables de chaque page glorieuse de l'histoire de la nation.

Dotées d'un patriotisme et d'une volonté sans faille, les femmes du Sud ont activement participé aux manifestations et aux rassemblements, mobilisant les masses contre le régime colonial et fasciste. En particulier, pendant la période du coup d'État japonais contre la France (mars 1945) et du mouvement révolutionnaire, elles ont largement participé à des organisations politiques telles que l'Association des femmes pour le salut national et l'Association des femmes contre l'impérialisme, organisations du Front Viet Minh. Des millions de femmes ont participé à des tâches telles que la dissimulation de cadres, la liaison, la propagande révolutionnaire, l'organisation de rassemblements et de manifestations, et le transport de vivres et d'armes. C'est là qu'elles ont été formées, mûries et sont devenues des cadres clés, chargées de la propagande et de la mobilisation populaire. Nombre d'entre elles ont directement mené les masses à occuper les sièges du gouvernement, participé à des activités militaires et persuadé habilement les soldats ennemis de tourner le dos aux colonialistes et de retourner au peuple, contribuant ainsi à affaiblir le système au pouvoir ennemi.

Avant le soulèvement d'août 1945, les femmes du Sud avaient rassemblé un important groupe de femmes, notamment les Femmes pour le salut national et les Femmes d'avant-garde. Ces femmes étaient prêtes à se battre avec enthousiasme et jouèrent un rôle essentiel dans la propagande, la mobilisation et les activités d'organisation de masse, contribuant à la création d'un mouvement révolutionnaire à l'échelle nationale. Les femmes descendirent dans la rue pour protester, organiser des rassemblements et manifester pour les droits du peuple, la démocratie et pour s'opposer aux politiques oppressives des colonialistes et des fascistes. Ces manifestations eurent lieu dans les zones rurales et urbaines. Partout, les femmes furent chargées d'acheter des armes et des munitions aux soldats français, japonais et aux soldats en uniforme vert. Les femmes ont également participé activement à la milice et aux forces d'autodéfense, maintenant l'ordre jour et nuit, assurant la sécurité, protégeant les villages, collectant activement des fonds pour soutenir la révolution, s'infiltrant profondément dans les camps militaires, mobilisant les soldats ennemis pour transférer des munitions, rendant des armes à la révolution, construisant des bases d'opérations au cœur du territoire ennemi, comme Mme Pham Thi Nhung et Huynh Thi Nguyet, qui ont créé des bases d'opérations dans les camps militaires de la ville de Soc Trang . Elle a été une base révolutionnaire tout au long des deux guerres de résistance contre les Français et les Américains et a participé aux activités révolutionnaires à partir d'août 1945 avec pour tâche de distribuer du courrier, de communiquer et de relier les bases des cadres. Mme Nguyen Thi Tot est née en 1907, dans la commune de Phuoc Thanh, district de Chau Thanh, province de Ben Tre. En 1945, elle rejoint l'Association des Femmes pour le Salut National, l'Association des Mères de Soldats et participe avec enthousiasme aux mouvements d'éducation populaire, donne des jarres de riz pour la résistance, fait don de nourriture, de vêtements à l'armée, encourage les jeunes hommes et femmes à s'engager dans l'armée... C'est la forte participation des femmes qui a contribué à mobiliser toute la population pour rejoindre l'Insurrection Générale, créant une force globale pour le mouvement révolutionnaire d'août.

Le 15 août 1945, le Japon capitula sans condition face aux Alliés. Le président Ho Chi Minh s'exclama : « L'heure décisive pour le destin de notre nation est arrivée. Nation entière, levons-nous et utilisons nos propres forces pour nous libérer. » Sous la direction du Parti et du président Ho Chi Minh, le peuple du Sud et le peuple de tout le pays se soulevèrent et menèrent un soulèvement glorieux. Des millions de femmes de toutes les régions, vivant dans les zones de terreur et de contrôle strict sous les fascistes japonais et français, se levèrent avec la force de tout leur peuple pour s'emparer du pouvoir.

Le 17 août 1945, à Tra Vinh, plus de 500 femmes, munies de machettes, de bâtons de bambou et de chapeaux coniques, manifestèrent pour exiger la reddition du gouvernement pro-japonais. La contestation s'étendit ensuite et permit la prise du pouvoir dans la province. Lors du Soulèvement général d'août 1945, sous la direction du Parti communiste et du Front Viet Minh, toutes les classes sociales du Sud, en particulier les Khmers et les Chinois, ainsi que les femmes du monde entier, participèrent activement aux forces révolutionnaires. Dans chaque chaumière, les femmes devinrent les piliers de la base révolutionnaire. Elles cachèrent les cadres dans les caves, creusèrent des trous pour stocker les documents sous les jacquiers ; elles cuisinèrent, cousirent des vêtements et fournirent chaque paquet de riz et chaque bouteille d'eau aux cadres et aux soldats. Ces activités étaient silencieuses et anonymes, mais elles furent le « sang » qui nourrit la révolution.

Du 23 au 28 août 1945, dans le Sud, le soulèvement remporta une victoire totale. Des centaines de femmes cadres, grâce à leur formation et à leur combat, furent nommées à des postes de direction au sein du Parti, des gouvernements provinciaux, de district et communaux. Mme Sau Ngai (Tran Thi Nhuong) fut nommée secrétaire du Comité provincial du Parti de Sa Dec ; Mme Nguyen Thi Hong participa au gouvernement provincial de My Tho ; Mme Nguyen Thi Dinh participa à celui de Ben Tre. Sous la direction de Mme Nguyen Thi Dinh, les femmes de My Tho et de Go Cong attendirent l'occasion avec une équipe bien organisée. Dans les provinces, les districts et les communes, les femmes opprimées et exploitées furent les plus ferventes participant au soulèvement. De nombreuses femmes participèrent à sa direction. Dans les zones urbaines, de nombreuses ouvrières, pauvres, intellectuelles, membres de la bourgeoisie de consommation et de la bourgeoisie nationale, longtemps opprimés sous le joug des fascismes japonais et français, furent éclairés et formés par le Parti et descendirent dans la rue avec enthousiasme. Le mouvement de soulèvement éclata par vagues dans toutes les provinces du Sud. Les femmes y jouèrent un rôle important. Elles étaient prêtes à tout : étudier les affaires militaires, apprendre les premiers secours, préparer les réserves de nourriture, acheter du tissu rouge et jaune pour confectionner des drapeaux rouges à étoiles jaunes et des drapeaux à faucille et marteau. À Saïgon, en une ou deux nuits de préparation seulement, les femmes avaient fini de coudre des dizaines de milliers de drapeaux rouges à étoiles jaunes et à faucille et marteau pour les hisser devant les appartements et les bureaux. On vit de nombreux groupes de femmes, femmes pour le salut national, femmes d'avant-garde, femmes dans les ambulances, femmes sur les marchés, brandissant drapeaux, banderoles et slogans pour afficher leur force. Parmi les manifestants du soulèvement du 25 août 1945, des centaines de milliers de femmes participaient.

Le drapeau rouge avec l'étoile jaune de l'Association des femmes de Saïgon pour le salut national utilisé dans la guerre de résistance contre les Français en 1945 - Artefact du Musée des femmes du Sud

« Tu va » utilisé comme signal pour rassembler les habitants de la commune de Tan Xuan (Ben Tre)

pendant la révolution d'août 1945 – Objets du Musée des femmes du Sud

Alors que le mouvement de soulèvement battait son plein dans les localités, de nombreuses générations de femmes participèrent activement et dirigèrent directement les mouvements révolutionnaires. Nguyen Thi Thap (1908-1996), mère héroïque vietnamienne originaire de My Tho – Tien Giang, participa dès les années 1940 au soulèvement du Sud. Arrêtée et interrogée par l'ennemi, elle refusa de révéler le moindre mot. En 1945, elle prit la tête du mouvement de prise du pouvoir à My Tho. Après la Révolution d'août, elle continua d'œuvrer activement à la constitution de forces féminines et à la consolidation du jeune gouvernement.

Les femmes ont non seulement contribué au gouvernement local, mais ont également joué un rôle important dans le maintien du gouvernement révolutionnaire après la victoire. Nombre d'entre elles ont également occupé des postes clés au sein du jeune gouvernement révolutionnaire, au niveau local. Les Vietnamiennes ont fait preuve de patriotisme, de courage, d'intelligence et de détermination lors de la Révolution d'Août. Elles ont joué un rôle essentiel dans cette victoire historique et témoignent du rôle majeur des femmes dans la cause de la libération nationale.

Exactement 80 ans (1945-2025) après la grande victoire de la Révolution d'Août 1945, l'histoire de la nation vietnamienne a profondément marqué à jamais le rôle important du peuple dans la lutte pour l'indépendance nationale. Dans le cours héroïque de l'histoire révolutionnaire, l'image des femmes vietnamiennes, en particulier celles du Sud, s'est imposée comme un symbole de patriotisme passionné, d'un esprit indomptable et d'une volonté inébranlable de surmonter toutes les épreuves.

Elles constituaient non seulement une arrière-garde silencieuse et solide, mais participaient aussi directement et résolument aux mouvements révolutionnaires. De là, elles ont largement contribué à la victoire décisive de l'automne historique, qui a ouvert pour toujours l'ère de l'indépendance et de la liberté pour la patrie vietnamienne. Cette contribution extraordinaire, silencieuse mais immense, est une épopée sans fin, approfondissant les valeurs humanistes et l'esprit indomptable inhérents à la révolution vietnamienne. Ce rôle s'inscrit non seulement dans l'histoire, mais témoigne aussi de la force intérieure et de la capacité des femmes à façonner l'avenir dans un contexte historique mouvementé.

Nguyen Ha Thanh Truc

Département de communication - Éducation et relations internationales

Références :

1. Union des femmes du Vietnam – Témoins de l'automne révolutionnaire. https://vwu.vn/web/guest/tin-chi-tiet/-/chi-tiet/nhung-phu-nu-la-chung-nhan-lich-su-trong-cach-mang-thang-tam-nam-1945-215401-4529.html
2. Southern Women's History Group (2015), Histoire de la guerre de résistance des femmes du Sud, National Political Publishing House.
3. Union des femmes du Vietnam (2020), Mémoires de femmes du Sud-Ouest, Maison d'édition des femmes du Vietnam