La Pologne « devrait prier pour que nous les contrôlions et subvenions à leurs besoins. Sans nous, ils auraient envahi et dévasté Rzeszów et Varsovie », a déclaré aujourd'hui le président biélorusse Alexandre Loukachenko, en référence aux hommes armés de la société de sécurité privée russe Wagner. « La Pologne ne devrait pas me blâmer. Elle devrait plutôt me dire « merci ». »

Rzeszow est une ville du sud-est de la Pologne, près de la frontière avec l'Ukraine, tandis que Varsovie est la capitale du pays.

Les commentaires de M. Loukachenko interviennent après que le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré le 29 juillet qu'un groupe de 100 soldats Wagner s'était déplacé vers la ville biélorusse de Grodno, près de la frontière avec la Pologne. Le dirigeant polonais a qualifié la situation de « de plus en plus dangereuse ».

« J'ai entendu dire que la Pologne était indignée parce qu'on pensait que plusieurs détachements, jusqu'à 100 personnes, venaient ici », a déclaré M. Loukachenko. « Il n'existe pas de tel détachement. Et s'il existe, ils ne font que transférer leur expérience militaire aux brigades biélorusses de Brest et de Grodno. »

Brest et Grodno sont deux villes de l'ouest de la Biélorussie, proches de la frontière avec la Pologne.

Les forces de Wagner sont arrivées en Biélorussie après les émeutes en Russie le 24 juin, participant à un certain nombre d'entraînements et d'exercices avec l'armée du pays près de la frontière. Le président Loukachenko a proposé aux forces Wagner d'aider à protéger la Biélorussie « à la première demande ».

Evgueni Prigojine, le patron de Wagner, a annoncé que ses forces ne continueraient pas à participer aux combats en Ukraine. Il a accueilli les membres de Wagner en Biélorussie pour une formation et pour renforcer leurs capacités d'opérations en Afrique. Certains membres de Wagner se sont rendus sur le terrain d'entraînement de la 38e brigade de parachutistes biélorusses à la périphérie de Brest.

En juillet, la Pologne a déplacé 1 000 soldats supplémentaires dans sa région orientale, craignant que la situation à la frontière ne devienne plus compliquée avec la présence de Wagner en Biélorussie.

La Lituanie envisage également de fermer sa frontière avec la Biélorussie, avertissant ses alliés occidentaux que les soldats de Wagner pourraient se déguiser en demandeurs d'asile et tenter de traverser les États membres de l'Union européenne ou de mener des provocations impliquant des réfugiés.

Nhu Tam (selon Reuters )