Les dirigeants de l'UE ont approuvé à l'unanimité jeudi 6 mars un projet d'augmentation des dépenses de défense, dans un contexte d'inquiétudes quant à la diminution du soutien américain à la sécurité européenne. Ces dernières semaines, le président américain Donald Trump a provoqué de nombreux troubles en se rapprochant de la Russie, en retirant son aide militaire à l’Ukraine et en bouleversant des décennies de coopération avec l’Europe.

Les 27 dirigeants de l'UE ont convenu d'assouplir les restrictions budgétaires afin que les États membres puissent augmenter leurs dépenses de défense. Ils ont également appelé la Commission européenne à trouver de nouveaux moyens de « faciliter l’augmentation des dépenses de défense au niveau national dans tous les États membres ».

Environ 650 milliards d'euros (702 milliards de dollars) pourraient être débloqués grâce à ces mesures, estime la Commission européenne. Les dirigeants ont également examiné la proposition de la Commission d'un prêt de 150 milliards d'euros (162 milliards de dollars) pour acheter de nouveaux équipements militaires et ont demandé au personnel du siège de l'UE d'« examiner cette proposition de toute urgence ».

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a souligné : « L'Europe doit faire face à ce défi, à cette course aux armements. Et l'Europe doit gagner. » M. Tusk est convaincu que l’Europe a la capacité d’affronter la Russie militairement, financièrement et économiquement.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié le plan de dépenses de défense de « tournant » pour l'Ukraine et l'Europe, alors que le continent est confronté à un « danger clair et présent » et doit « se défendre ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a salué le plan et espéré qu'une partie du budget pourrait être utilisée pour renforcer l'industrie de défense ukrainienne, qui pourrait produire des armes à moindre coût et plus près du champ de bataille.

« Nous sommes reconnaissants de ne pas être seuls, et ce ne sont pas que des mots. Nous le ressentons. C'est très important », a exprimé M. Zelenskyy.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, fervent partisan de Trump et considéré comme l'allié le plus proche du président russe Vladimir Poutine en Europe, a refusé de soutenir une partie de la déclaration du sommet concernant l'Ukraine.

Cependant, les 26 autres dirigeants de l'UE ont adopté la position du bloc selon laquelle il ne peut y avoir de négociations sur l'Ukraine sans la participation de l'Ukraine et que l'Europe doit être impliquée dans toutes les discussions qui concernent sa sécurité.

Des décennies de dépendance à la protection américaine, associées à des divergences sur le financement et l’utilisation par la France de sa dissuasion nucléaire, signifient qu’il sera difficile pour l’UE de combler le vide laissé par Washington.

Cao Phong (selon BBC, CNN, AJ)