Le secrétaire général To Lam est à la tête du Comité directeur central chargé du perfectionnement des institutions et des lois.
Il ne s’agit pas seulement d’une orientation stratégique, mais aussi d’une affirmation profonde du rôle fondamental du droit dans tous les efforts de réforme nationale.
Plateforme stratégique
Dans tout modèle de développement moderne, les institutions sont toujours considérées comme le facteur décisif. Dans la structure institutionnelle, le droit joue un rôle central : il sert d’outil pour transformer les politiques et les lignes directrices en règles de conduite contraignantes, garantissant l’équité, la transparence et la discipline. Cependant, au Vietnam, une réalité qui perdure depuis de nombreuses années est que de nombreuses politiques importantes et correctes du Parti rencontrent encore des difficultés à être mises en œuvre en raison de problèmes d’institutionnalisation et d’application de la loi.
La résolution 66 a donc établi une nouvelle perspective : la loi n’est pas seulement une étape intermédiaire, mais un goulot d’étranglement qu’il faut d’abord franchir pour que d’autres avancées puissent être effectives. Dans le contexte où le pays entre dans une phase de développement fondée sur la science et la technologie, l’innovation, la transformation numérique et l’intégration profonde, le rôle constructif du droit devient de plus en plus urgent. Un système juridique moderne, viable et strictement appliqué constituera un tremplin pour la productivité nationale, la capacité de gouvernance et la durabilité économique.
Contenu innovant avec des avancées
La résolution 66 définit de nombreuses orientations de réforme profondes, notamment l’innovation globale dans la manière d’élaborer et d’appliquer les lois.
Il est tout d’abord nécessaire d’innover dans la pensée législative, en passant d’une pensée managériale à une pensée créative. Le droit n’est plus seulement un outil de régulation des comportements, mais doit devenir un moteur de développement. Par conséquent, chaque loi doit être considérée comme un élément d’une stratégie nationale de développement, plutôt que comme un simple moyen de résoudre des problèmes immédiats ou d’agir en réaction.
Un système juridique moderne, viable et transparent constituera un atout de développement particulièrement important.
Deuxièmement, la résolution met l’accent sur la création d’une culture de conformité à la loi et sur le renforcement de l’audit postérieur. Il s’agit d’un passage d’un système juridique fondé sur des ordonnances administratives à un système de gouvernance fondé sur l’État de droit. Une culture de conformité ne peut pas être établie si les lois sont confuses, se chevauchent et manquent de transparence. La résolution exige donc une évaluation régulière de l’efficacité des lois après leur promulgation, en prenant les résultats de leur mise en œuvre comme mesure de la qualité juridique.
Troisièmement, la résolution 66 met particulièrement l’accent sur l’investissement de ressources dans l’élaboration et l’application des lois. Pour la première fois, une résolution centrale a clairement identifié le droit comme un domaine qui nécessite un investissement ciblé et qui ne peut être réalisé à moitié. Les ressources ici comprennent : les ressources humaines (équipe juridique professionnelle, compétente en matière de politiques et de techniques législatives) ; ressources financières (budget pour l’évaluation d’impact, la revue, le post-audit) ; technologie (application de l’intelligence artificielle, big data dans l’application de la loi et la construction) ; et les institutions organisationnelles (amélioration des services juridiques, création de centres de conseil, etc.).
Quatrièmement, un point nouveau notable est la création du Comité central de pilotage pour l’amélioration institutionnelle et juridique – composé de presque tous les membres du gouvernement et des présidents des commissions de l’Assemblée nationale. Il s’agit d’une institution de coordination intersectorielle solide qui peut réduire considérablement les retards institutionnels, renforcer la responsabilité et garantir la cohérence entre la législation, le pouvoir exécutif et la surveillance. L’expérience internationale montre que les pays qui ont réussi leurs réformes institutionnelles, comme la Corée du Sud ou la France, ont mis en place des agences centrales similaires – où la réflexion institutionnelle est innovée, les politiques sont intégrées et les lois sont élaborées à partir d’une vision du développement.
Enfin, la résolution 66 fixe l’objectif de construire un écosystème juridique centré sur les personnes et les entreprises. Les lois doivent être compréhensibles, accessibles et faciles à respecter. Pour ce faire, le langage juridique doit être simplifié, les procédures juridiques doivent être largement numérisées et les services d’assistance juridique doivent être largement accessibles, en particulier aux groupes vulnérables.
Conditions de réalisation
Pour concrétiser les orientations de la Résolution 66, il est nécessaire de commencer par normaliser l’ensemble du processus législatif : depuis l’élaboration des politiques, la rédaction, la consultation, la révision, la promulgation jusqu’au suivi de la mise en œuvre. Chaque étape doit être assortie de normes claires, de mécanismes de coordination spécifiques et d’une responsabilité transparente.
La résolution 66 n’est pas seulement une orientation technique législative, mais aussi un plan stratégique pour restructurer les fondements institutionnels nationaux – une rampe de lancement pour que le pays entre dans une ère de développement, de civilisation et de prospérité.
Parallèlement à cela, il faut renforcer les capacités de l’équipe législative, non seulement au sein du pouvoir législatif, mais également au sein des systèmes exécutif et judiciaire. Le Vietnam a besoin d’une stratégie à long terme pour professionnaliser la « profession de législateur » et étendre les mécanismes visant à attirer les intellectuels, les scientifiques et les organismes de recherche pour participer à la critique des politiques dès le début.
Par ailleurs, investir dans la technologie et les données numériques au service du travail juridique est une exigence inévitable. Un système juridique moderne ne peut pas s’appuyer sur des processus manuels. Il est nécessaire de construire de manière synchrone un système de code juridique électronique, un logiciel d’aide à la rédaction des lois et des outils de surveillance de l’application de la loi en temps réel.
Enfin, il est nécessaire de mettre en place un mécanisme indépendant de contrôle de l’efficacité des lois après leur promulgation. L’Assemblée nationale peut créer des groupes de surveillance thématiques, tandis que les organisations sociales, la presse et le monde universitaire devraient être encouragés à participer au processus d’examen post-législatif. Un système juridique fort est un système capable de s’auto-éclairer, de s’auto-ajuster et d’évoluer en fonction de la pratique.
Lancement de l'ère du développement
La résolution 66 n’est pas seulement une orientation technique législative, mais aussi un plan stratégique pour restructurer les fondements institutionnels nationaux – une rampe de lancement pour que le pays entre dans une ère de développement, de civilisation et de prospérité. Au XXIe siècle, où la concurrence entre les nations ne se limite plus aux ressources ou à la main-d’œuvre, mais concerne également les institutions et la qualité de la gouvernance, un système juridique moderne, viable et transparent constituera un avantage de développement particulièrement important.
Quand le droit devient la « percée des percées », c’est aussi alors que l’État devient véritablement un État de droit et la société doit toujours être disciplinée, créative et se développer durablement.
TS. Nguyen Si Dung
Source : https://baochinhphu.vn/doi-moi-toan-dien-ve-cach-xay-dung-va-thuc-thi-phap-luat-trong-ky-nguyen-moi-102250503064604391.htm
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