Dans une interview accordée à la presse en marge de la 16e Conférence internationale sur la mer de l'Est récemment, l'ambassadeur d'Australie au Vietnam, Andrew Goledzinowski, a commenté la situation actuelle en mer de l'Est, tout en affirmant les valeurs fondamentales de la CNUDM dans la gouvernance des mers et des océans.
L'ambassadeur d'Australie au Vietnam, Andrew Goledzinowski (à l'extrême gauche), préside une séance de discussion dans le cadre de la 16e Conférence internationale sur la mer de Chine méridionale à Quang Ninh, le 24 octobre. (Photo : Pham Hang) |
Monsieur l’Ambassadeur, pourriez-vous commenter les efforts du Vietnam dans la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM) ?
Le Vietnam est une nation maritime qui soutient toujours l’ordre juridique international. Je pense donc que le rôle du Vietnam au sein de la CNUDM, en tant que pays leader, est vraiment important. La conférence internationale annuelle sur la mer de Chine méridionale montre également que le Vietnam non seulement se conforme aux règles de la CNUDM, mais vise également à devenir l'un des pays contribuant à la promotion des normes dans ce domaine.
Un autre aspect que je voudrais mentionner pour démontrer les efforts du Vietnam est que récemment, le Vietnam a annoncé pour la première fois qu'il avait un candidat au poste de juge du Tribunal international du droit de la mer (TIDM). La professeure associée, Dr. Nguyen Thi Lan Anh, directrice de l'Institut de la mer de l'Est (Académie diplomatique) est une excellente candidate. Le fait que le Vietnam l’ait choisie comme candidate juge au Tribunal international du droit de la mer est une décision très positive et bienvenue. En bref, le Vietnam joue très bien son rôle.
Les « tactiques de zone grise » sont des tactiques qui utilisent la force en dessous du seuil de la guerre. Il s’agit d’un problème très dangereux, préoccupant et certainement pas conforme à la loi. |
Après 30 ans de mise en œuvre, la CNUDM a démontré sa valeur importante en tant que « constitution » de l’océan. Compte tenu des changements actuels dans la pratique, nombreux sont ceux qui se demandent si la CNUDM est toujours pertinente.
Selon l’opinion générale des experts présents à cet atelier de la mer de l’Est, la CNUDM est toujours très pertinente et continuera d’être le pilier du système juridique régissant les océans et les mers.
Cependant, je pense que le véritable problème ici est de savoir comment mettre en œuvre la CNUDM plus efficacement. Dans certains domaines, de nouveaux défis technologiques doivent encore être relevés, comme celui des câbles sous-marins. Toutefois, ces défis peuvent encore être relevés dans le cadre de la CNUDM. C’est également le point de vue commun de tous les participants à cet atelier.
Comment l’ambassadeur évalue-t-il la situation actuelle en mer de Chine méridionale et le recours à la « tactique de la zone grise » ?
La situation actuelle en mer de Chine orientale est confrontée à de nombreuses difficultés. L’Australie a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes concernant certains comportements observés en mer de Chine méridionale. Les deux parties connaissent les règles, mais actuellement, ces règles sont gravement violées.
Nous sommes témoins de ce que l’on appelle des « tactiques de zone grise » de la part de grandes milices qui non seulement violent les conceptions communes de la loi, mais provoquent également des conflits, de l’instabilité et mettent en danger des pêcheurs innocents. Il s’agit d’un problème régional qui doit être traité.
L'ambassadeur d'Australie au Vietnam, Andrew Goledzinowski, interviewé par TG&VN. (Photo : Pham Hang) |
De nombreux pays de la région partagent ces préoccupations et s’expriment de plus en plus ouvertement. Même s’il est impossible de savoir ce que l’avenir nous réserve, nous espérons que nous assisterons à un retour à des opérations sûres et disciplinées, dans le respect du cadre juridique et des règles maritimes que nous avons convenus et adoptés.
Les « tactiques de zone grise » sont des tactiques qui utilisent la force en dessous du seuil de la guerre. Il s’agit d’un problème très dangereux, préoccupant et certainement pas conforme à la loi. Nous appelons donc tout pays qui utilise des « tactiques de zone grise » à revenir à de meilleures pratiques.
Après 30 ans de mise en œuvre, de nombreuses personnes pensent que la CNUDM devrait être modifiée pour s’adapter à la réalité. Cependant, de nombreuses personnes proposent d’ajouter des accords supplémentaires pour soutenir la CNUDM. Selon l’Ambassadeur, quelle option est la meilleure ?
La CNUDM demeure extrêmement importante et je tiens à souligner une fois de plus que la CNUDM est la « constitution » des océans et des mers. Nous ne devrions donc pas le changer. Je pense plutôt que nous pouvons ajouter davantage d’accords pour faire face à de nouveaux défis, comme la question des câbles sous-marins.
L’adoption l’année dernière de l’Accord sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale (BBNJ) a démontré que la communauté internationale a la capacité de compléter plutôt que de saper la CNUDM. C’est une différence importante.
Avec la mer de l’Est, la CNUDM reste le pilier central et doit être respectée dans cette importante zone maritime. Maintenant, le plus important est de l’exécuter. Si un pays choisit d’ignorer les règles, cela constitue un véritable problème. Mais cela ne signifie pas que ces règles sont fausses.
Dans le cadre de cette Conférence de la Mer de l’Est, le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la gouvernance maritime a été discuté avec à la fois des avantages et des risques. Comment l’Ambassadeur perçoit-il cette question ?
Je pense que l’application de technologies modernes telles que la cybernétique, l’IA et d’autres technologies importantes comme l’informatique quantique joueront un certain rôle dans la gestion maritime. Mais plus important encore, les règles de l’océan et des mers doivent être respectées, et ces nouvelles technologies doivent être appliquées pour se conformer à ces règles.
Je suis sûr que c’est ce que le Vietnam et l’Australie souhaitent voir dans leur comportement en mer de Chine méridionale et dans d’autres mers.
Source : https://baoquocte.vn/dai-su-australia-quoc-gia-nao-su-dung-chien-thuat-vung-xam-o-bien-dong-nen-quay-lai-cach-thuc-hoat-dong-tot-dep-hon-292066.html
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