De fortes pluies ont rompu les barrages situés au-dessus de la ville et les eaux de crue ont emporté des communautés côtières en Libye. De nombreux immeubles de grande hauteur se sont effondrés alors que de nombreuses familles dormaient.

Usama Al Husadi, un chauffeur de 52 ans, recherche sa femme et ses cinq enfants depuis la catastrophe. « J’ai marché à leur recherche… Je suis allé dans tous les hôpitaux et toutes les écoles, mais sans succès pour l’instant », a-t-il déclaré. « Nous avons perdu au moins 50 membres de notre famille. »

La plage est désormais jonchée de vêtements, de jouets, de meubles, de chaussures et d’autres biens emportés par les eaux des maisons. Les rues étaient inondées de boue profonde, jonchées d'arbres déracinés et de centaines de voitures endommagées, dont beaucoup étaient renversées.

« Ma femme et moi avons survécu, mais j’ai perdu ma sœur », a déclaré Mohamed Mohsen Bujmila, un ingénieur de 41 ans. « Ma sœur habite dans le centre-ville, là où la plupart des destructions ont eu lieu. Nous avons retrouvé les corps de son mari et de son fils et les avons enterrés. »

Derna est une ville densément peuplée, construite le long du fleuve. Maintenant, la ville n'est plus qu'un désastre.

Les bilans des morts donnés jusqu'à présent par les autorités varient considérablement, mais se chiffrent tous en milliers. Hichem Abu Chkiouat, ministre de l'Aviation civile du gouvernement de l'est libyen, a déclaré que jusqu'à présent, plus de 5 300 personnes ont été dénombrées mortes et a déclaré que ce nombre pourrait augmenter considérablement dans les temps à venir.

Tariq Kharaz, porte-parole du gouvernement de l'Est, a déclaré que 3 200 corps avaient été retrouvés et que 1 100 d'entre eux n'étaient toujours pas identifiés.

Le maire de Derna, Abdulmenam al-Ghaithi, a déclaré à la télévision Al Arabiya que le nombre de morts dans la ville pourrait atteindre 18 000 à 20 000, en fonction du nombre de districts dévastés par les inondations.

Trung Kien (selon Reuters)