Photo d'illustration. Source : AFP/VNA |
Les pays en développement sont désormais confrontés à une série de risques interdépendants : l’inflation importée (dans le contexte d’une hausse des tarifs douaniers) pourrait entraîner l’économie mondiale dans la récession, réduisant ainsi les prix à l’exportation, augmentant l’incertitude dans l’environnement des affaires et réduisant fortement les investissements directs étrangers.
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La nouvelle politique tarifaire américaine pose de nombreux défis aux pays en développement. Pour survivre et se développer, ce groupe de pays doit surmonter l’instabilité tout en répondant aux besoins d’emplois et d’opportunités de développement d’une population jeune en croissance rapide.
Cet objectif nécessite un équilibre entre le maintien de marchés ouverts et la protection de la souveraineté économique. Cependant, ce n’est pas facile à faire.
La plupart des pays en développement d’Afrique, d’Amérique latine et de certaines régions d’Asie du Sud et d’Asie centrale dépendent des industries extractives et des exportations agricoles – des secteurs souvent dominés par des multinationales (principalement occidentales).
Ces sociétés sont souvent accusées de se contenter d’exploiter les ressources sans apporter beaucoup de bénéfices à l’économie locale. Cependant, la situation est en train de changer, car de nombreux gouvernements revendiquent leur souveraineté économique et exigent une part plus équitable de la valeur créée par les investissements étrangers.
Pour rééquilibrer cette relation, les pays en développement doivent négocier des contrats plus transparents et renforcer leurs capacités institutionnelles pour obtenir des conditions plus favorables, augmenter leurs recettes fiscales et investir dans les infrastructures et les programmes sociaux.
Pour les industries extractives à forte intensité de capital, des politiques de localisation bien conçues peuvent créer des effets d’entraînement positifs et stimuler la création d’emplois. Certains gouvernements exigent des multinationales qu’elles transforment les matières premières sur le marché intérieur.
Par exemple, le Botswana utilise sa participation de 15 % dans De Beers – la plus grande société de diamants au monde – pour augmenter la proportion de diamants bruts taillés dans le pays.
Certains pensent également que les économies en développement devraient abandonner les marchés ouverts pour éviter la domination des multinationales.
Toutefois, M. Rabah Arezki a souligné que rompre les liens avec les multinationales forcerait les pays à se développer selon un modèle autosuffisant, entravant ainsi le progrès technologique et réduisant l’accès aux marchés internationaux et au financement. Même la Chine, malgré sa taille et sa croissance économique rapide, n’a jamais fait cela.
Des ajustements sont toutefois nécessaires. Les experts s’accordent à dire que les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle important dans la création d’emplois dans les pays en développement, mais la réalité est plus complexe.
Dans de nombreux endroits, le marché du travail est divisé : d’un côté, on trouve les entreprises publiques et les sociétés privées (y compris les multinationales), de l’autre, les petites PME informelles à faible productivité qui peinent à payer à leurs travailleurs un salaire décent. Seules quelques PME peuvent se développer, rassembler des talents, mutualiser des financements et accéder aux marchés internationaux.
Cependant, donner la priorité au soutien aux PME simplement en raison de leur taille est une approche erronée, car subventionner les PME conduit rarement à une croissance durable. Par exemple, lorsque le programme de soutien aux PME en Inde a été supprimé à la fin des années 1990, l’impact sur l’emploi a été négligeable.
Une solution plus efficace est une politique industrielle « hybride » – combinant des subventions temporaires pour les PME (avec des conditions d’application claires) avec des pressions concurrentielles – pour promouvoir l’efficacité et éviter le gaspillage. Plus important encore, les gouvernements doivent accueillir favorablement les multinationales, mais encourager fortement le partage des technologies et la localisation de la production pour créer des emplois de qualité.
La Chine en est un exemple. Après avoir rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine a encouragé le transfert de technologie en exigeant des sociétés étrangères qu’elles forment des coentreprises avec des sociétés chinoises.
La stratégie de la Chine est possible grâce à l’attrait d’une main d’œuvre bon marché et d’un vaste marché intérieur.
Pendant ce temps, d’autres pays asiatiques, malgré leurs efforts pour attirer les entreprises étrangères, ont eu du mal à localiser leur production et à développer leur expertise.
M. Rabah Arezki a souligné que dans le contexte d'une économie mondiale fragmentée, la force motrice de la souveraineté économique est de plus en plus forte, les sociétés multinationales doivent prêter attention aux besoins des économies en développement - c'est-à-dire au désir de partager plus équitablement les bénéfices de la croissance économique mondiale, ainsi que les bénéfices des marchés ouverts.
Source : https://baophuyen.vn/kinh-te/202505/kinh-te-toan-cau-phan-manh-thach-thuc-doi-voi-cac-nuoc-dang-phat-trien-5500f37/
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