Les explosions de talkies-walkies et de bipeurs survenues ces deux derniers jours au Liban menacent d'être la « goutte d'eau qui fait déborder le vase » des tensions au Moyen-Orient. (Source : AFP)

Le 19 septembre, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a condamné l'attaque qui a provoqué l'explosion d'une série d'appareils de communication, dont des téléavertisseurs et des talkies-walkies au Liban les 17 et 18 septembre, accusant Israël d'en être le coupable et la qualifiant de « massacre » visant à tuer 5 000 personnes.

Le journal The Hill l'a cité disant : « Il ne fait aucun doute que nous avons subi une attaque majeure en termes de sécurité, humaine et sans précédent dans l'histoire de la résistance au Liban, peut-être sans précédent dans le monde. »

Bien qu'il ait admis qu'il s'agissait d'un coup dur pour les forces et la sécurité de l'organisation, le chef du Hezbollah a affirmé qu'il ne se laisserait pas vaincre et qu'il continuerait à se battre jusqu'à la fin du conflit à Gaza. Selon M. Nasrallah, le Hezbollah a mis en place des comités pour enquêter sur l'incident.

Les explosions ont tué 37 personnes et en ont blessé 2 931, selon le ministre libanais de la Santé.

Sur le réseau social X, le président iranien Massoud Pezeshkian a exprimé ses condoléances au peuple libanais après l'incident, a réaffirmé son soutien au pays voisin et a appelé les organisations internationales à prendre les mesures appropriées.

Pendant ce temps, le commandant des gardiens de la révolution iranienne, Hossein Salami, a averti qu'Israël serait confronté à une réaction de « l'Axe de la Résistance » après l'incident. L'« axe de la résistance » désigne les groupes armés alignés sur l'Iran au Moyen-Orient, notamment le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen.

Depuis les explosions d'équipements de communication au Liban, Israël n'a pas commenté les accusations des cerveaux ennemis.

Suite à l'incident, le même jour, lors d'une rencontre entre le secrétaire d'État américain Antony Blinken et son homologue français Stéphane Séjourne, les deux parties ont appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter l'escalade.

L'agence de presse AFP a cité la déclaration de M. Blinken soulignant l'importance de réduire les tensions, notamment dans le contexte des efforts internationaux pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. « Nous travaillons toujours pour parvenir à un cessez-le-feu... Nous pensons que cela est encore possible et nécessaire », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères a également exprimé son inquiétude face à la situation au Moyen-Orient, affirmant que Paris et Washington se coordonnent pour envoyer un message de désescalade à toutes les parties et avertissant que « le Liban ne pourra pas se remettre d'une guerre à grande échelle ».

Le 19 septembre également, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec les principaux dirigeants politiques et militaires du Liban ainsi qu'avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour appeler toutes les parties à faire preuve de retenue.

M. Macron a demandé au dirigeant libanais de transmettre un message aux groupes armés, dont le Hezbollah, pour éviter une escalade des tensions.