Le Premier ministre Narendra Modi accueille le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi en tant qu'invité d'honneur des célébrations de la fête de la République indienne en janvier 2023. (Source : PTI)

La semaine prochaine sera chargée pour le Premier ministre Narendra Modi. Il arrivera aux États-Unis le 20 juin, s'entretiendra avec le président Joe Biden et signera des accords importants.

Le dirigeant indien effectuera ensuite sa première visite officielle en Egypte. Selon une annonce du 17 juin du ministère indien des Affaires étrangères, il devrait avoir des réunions bilatérales avec le président du pays hôte, Abdel Fattah El-Sisi, et de hauts responsables, interagir avec d'éminentes personnalités égyptiennes et rencontrer la communauté indienne ici.

Un ajout précieux

L'annonce de la visite du Premier ministre indien intervient peu de temps après que l'Egypte a officiellement demandé à rejoindre le groupe des BRICS, qui regroupe les principales économies émergentes. Le pays d'Afrique du Nord prévoit également d'abandonner le dollar américain dans ses échanges commerciaux avec les pays BRICS, une démarche qui promet une plus grande coopération économique.

La volonté de l’Égypte de réduire sa dépendance au dollar américain s’inscrit dans la vision des BRICS de promouvoir des monnaies alternatives dans le commerce international.

Alors que Le Caire cherche à établir des liens plus étroits avec les économies émergentes, la visite du Premier ministre Modi revêt une importance particulière. Les deux parties devraient discuter de la coopération en matière de défense, d'éducation et de la candidature de l'Égypte à rejoindre les BRICS.

Selon un article du Financial Express, l’Égypte devrait connaître une croissance économique rapide, grâce à ses abondantes ressources naturelles et à son contrôle stratégique du canal de Suez. Ces éléments justifieraient l’ajout de l’Égypte au bloc.

« L’augmentation des échanges commerciaux et des investissements entre l’Égypte et les pays BRICS pourrait contribuer au développement économique et promouvoir une plus grande coopération au sein du groupe… De plus, la candidature de l’Égypte à rejoindre les BRICS pourrait influencer la perception des autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique à l’égard du bloc », indique l’article.

Créer un nouvel élan

Alors que le Premier ministre Modi vient de débuter son voyage en Égypte, le président Abdel Fattah El-Sisi s'est déjà rendu trois fois au pays du Gange depuis sa prise de fonction en juin 2014.

Il s'agit notamment de sa participation au troisième sommet du Forum Inde-Afrique à New Delhi en octobre 2015, d'une visite bilatérale en 2016 et, plus récemment, d'être l'invité d'honneur des célébrations de la fête de la République indienne en janvier 2023.

Le Premier ministre Modi a fait des efforts pour renforcer les liens avec l’Égypte, invitant même M. El-Sisi en tant qu’invité spécial au sommet du G20 que le pays accueillera en septembre.

La décision d’inviter le président El-Sisi en Inde s’inscrit dans le cadre des efforts continus de New Delhi pour renforcer ses liens avec Le Caire.

Selon FirstPost , l’Inde souhaite accroître son influence dans le Sud global, qui comprend des pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et l’Égypte en est une partie importante.

Avant la visite du président Sissi il y a six mois, l'ancien ambassadeur indien en Égypte, Navdeep Suri, a déclaré à DD India que les relations entre les deux pays n'avaient pas été à la hauteur de leur potentiel ces derniers temps. New Delhi tente désormais de donner un « nouvel élan » à ses relations avec un pays « occupant une position géopolitique importante entre l’Asie et l’Afrique ».

En fait, les relations entre l’Inde et l’Égypte se sont renforcées sous la direction du Premier ministre Modi. L'année dernière, le ministre des Affaires étrangères S Jaishankar et le ministre de la Défense Rajnath Singh ont tous deux visité le Caire.

Les deux pays explorent les opportunités dans les domaines des énergies nouvelles et renouvelables, du commerce et de l’investissement, de l’éducation, du tourisme et de la connectivité. L’Égypte souhaite établir sur son territoire un établissement de formation comme l’Institut indien de technologie (IIT).

L'Égypte s'intéresse au chasseur léger indien Tejas. (Source : AFP)

L'objectif de la visite du ministre de la Défense Singh en septembre 2022 était d'élargir les accords de défense bilatéraux. L'Égypte a manifesté son intérêt pour plusieurs technologies fabriquées en Inde, telles que l'avion de combat léger Tejas, le système de missiles Akash et l'arme de défense aérienne intelligente (SAAW) de l'Organisation indienne de recherche et de développement de la défense (DRDO).

Dans un contexte de pénurie de blé causée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine et de restrictions sur les exportations de céréales en Inde l'année dernière, le gouvernement Modi a fait une exception pour l'Égypte.

Les échanges commerciaux bilatéraux entre les deux pays ont augmenté rapidement en 2021-2022, atteignant 7,26 milliards USD, en hausse de 75% par rapport à 2020-21. Plus de 50 entreprises indiennes ont investi environ 3,15 milliards de dollars dans des domaines tels que les produits chimiques, l'énergie, le textile, l'agroalimentaire, la vente au détail...

Selon le ministère indien des Affaires étrangères, New Delhi et Le Caire entretiennent des relations chaleureuses et amicales, marquées par des liens civilisationnels, culturels et économiques ainsi que par des liens interpersonnels profonds. Cette année, les deux pays célèbrent le 75e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques (1948-2023).

Dans ce contexte, la première présence du Premier ministre Narendra Modi au Caire depuis son entrée en fonction en 2014 devrait accroître le contenu stratégique des relations bilatérales.