Le 8 décembre, le commandement militaire syrien a annoncé la fin du régime du président Assad. L'armée a déclaré plus tard qu'elle continuait à combattre les « groupes terroristes » dans des villes clés comme Hama, Homs et la campagne de Deraa.

Selon les informations provenant de hauts responsables militaires, M. Assad a quitté la capitale Damas le matin du 8 décembre, en direction d'une destination inconnue. Les rebelles ont déclaré être entrés dans la capitale sans rencontrer de résistance de la part de l'armée.

"Nous célébrons avec le peuple syrien la libération des prisonniers, la levée des chaînes et la déclaration de la fin de l'injustice dans la prison de Sednaya", ont déclaré les rebelles. Il s’agit d’une grande prison militaire à la périphérie de Damas où le gouvernement syrien a détenu des milliers de personnes.

Des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place principale de Damas, saluant et scandant « Liberté » après un demi-siècle de règne de la famille Assad.

Le chef du groupe rebelle Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abu Mohammed al-Golani, a annoncé que l'ancien Premier ministre syrien Mohammed Jalali superviserait les institutions de l'État jusqu'à ce que la transition du pouvoir soit terminée.

La chute de la famille Assad constituerait non seulement un tournant majeur pour la Syrie, mais provoquerait également une onde de choc à travers le Moyen-Orient, créant une instabilité supplémentaire alors que la guerre à Gaza se poursuit.

Les gouvernements occidentaux, longtemps éloignés du régime d’Assad, devront décider comment gérer une nouvelle administration où le groupe rebelle HTS pourrait exercer une influence majeure. HTS était autrefois une filiale d’Al-Qaïda, mais a rompu ses liens avec l’organisation en 2016.

Joshua Landis, expert de la Syrie et directeur du Centre d'études sur le Moyen-Orient de l'Université d'Oklahoma, a souligné que HTS aura besoin du soutien de l'Europe et des États-Unis pour reconstruire le pays et éviter le chaos qui a régné en Irak après la chute de Saddam Hussein.

Alors que les Syriens célébraient leur victoire, le Premier ministre Mohammad Ghazi al-Jalali a appelé à des élections libres afin que le peuple puisse choisir de nouveaux dirigeants. Cela nécessite toutefois une transition en douceur du pouvoir dans un pays en proie à des conflits d’intérêts, allant des groupes islamistes aux puissances internationales comme les États-Unis, la Russie et la Turquie.

Alors que des pays comme les Émirats arabes unis et l’Égypte s’inquiètent de la montée des groupes militants islamistes comme HTS, la Jordanie a souligné l’importance de maintenir la stabilité en Syrie. La Maison Blanche a déclaré qu'elle surveillait la situation et était en contact avec ses partenaires dans la région.

La guerre civile en Syrie, qui a débuté en 2011, dure depuis des années, attirant de nombreuses forces extérieures et provoquant une grave crise humanitaire. Bien que les lignes de front soient restées calmes pendant plusieurs années, des rebelles, dont des groupes autrefois liés à Al-Qaïda, ont soudainement lancé des attaques qui ont conduit à l'effondrement du régime d'Assad.

Ngoc Anh (selon Reuters)