Newsweek a cité le 9 décembre des données de l'Institute for the Study of War (ISW, dont le siège est aux États-Unis) faisant le point sur les activités des groupes armés dans les territoires syriens. En conséquence, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe qui mène l’attaque contre le gouvernement syrien, contrôle la zone qui s’étend à l’ouest de la Syrie, de la ville d’Alep au nord jusqu’à la capitale Damas.

L'Armée nationale syrienne (ANS), un groupe armé d'opposition soutenu par la Turquie, contrôle des zones du nord de la Syrie. L'ANS est en conflit avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) - un groupe armé kurde soutenu par les États-Unis - pour prendre le contrôle des zones frontalières avec la Turquie dans le nord-est de la Syrie.

La majeure partie du territoire syrien était auparavant contrôlée par l’armée du président syrien Bachar al-Assad. Maintenant que le gouvernement s’est effondré, ces régions se retrouvent sans aucune force dirigeante claire. En outre, dans le sud de la Syrie se trouve la « zone de déconfliction d’al-Tanf », située à la jonction des frontières de la Syrie, de la Jordanie et de l’Irak, du nom d’une base américaine établie en 2016 après la guerre en Syrie.

Les groupes d’opposition locaux contrôlent les zones du sud, près des frontières israélienne et jordanienne. Avec les derniers développements, l'armée israélienne a envoyé des troupes pour contrôler certains territoires en Syrie, traversant la zone démilitarisée établie sur les hauteurs du Golan, au sud-ouest de Damas.

Le Dr Burcu Ozcelik, chercheur sur le Moyen-Orient au Royal United Services Institute (RUSI), a déclaré à Newsweek que HTS jouerait clairement un rôle de premier plan dans la gestion de la Syrie après la chute d'Assad. Cependant, le leader du HTS, Abu Mohammad al-Julani, devra faire face à des questions de légitimité lorsqu’il s’agira de trouver des solutions politiques.

HTS est actuellement répertorié comme une organisation terroriste par de nombreux pays tels que les États-Unis, la Russie et la Turquie. En outre, selon M. Ozcelik, le principal groupe d’opposition en Syrie ne survivra pas longtemps sans concessions et consensus avec les autres factions. Bien que partageant l’objectif de renverser le régime du président Bachar al-Assad, les factions de l’opposition en Syrie ont des intérêts différents et parfois même des conflits.