Selon le Wall Street Journal du 21 décembre, alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine s'intensifient, les deux pays entrent dans une concurrence dangereuse dans le domaine de la technologie des batteries. Une solution potentielle pourrait venir du sodium, un élément familier présent dans le sel de table de tous les jours.

Au lieu des applications traditionnelles de batteries lithium-ion omniprésentes dans tous les domaines, des appareils mobiles au réseau électrique, la nouvelle technologie qui utilise le sodium via un composé de carbonate de sodium (qui comprend de l'hydroxyde de sodium et du carbonate de sodium à haute alcalinité) pourrait aider les États-Unis à mettre fin à la domination de la Chine dans l'industrie de fabrication de batteries.

Contrairement au lithium, le sodium peut être facilement extrait n’importe où. Les États-Unis possèdent notamment jusqu’à 92 % des réserves mondiales de carbonate de sodium, faisant de ce pays l’« Arabie saoudite » de cette industrie de matières premières.

Après deux tentatives infructueuses de développement d’une industrie de batteries, les chercheurs et les entreprises aux États-Unis espèrent une troisième tentative, grâce à une coordination efficace avec les décideurs politiques et aux incitations du gouvernement.

Pour soutenir la recherche, le ministère américain de l’Énergie a accordé 50 millions de dollars à un consortium de six laboratoires nationaux et de huit universités. Les batteries sodium-ion se distinguent par leur durabilité et leur sécurité supérieures par rapport aux batteries lithium-ion, mais elles présentent l'inconvénient d'être de grande taille et lourdes.

Les limitations de taille et de poids ne constituent pas un problème majeur pour des applications telles que le stockage de l’énergie solaire et éolienne, affirment les experts. Parallèlement, les scientifiques développent des batteries sodium-ion plus compactes adaptées aux véhicules électriques, capables de fonctionner sur une plage de températures plus large et à moindre coût.

Le Dr Venkat Srinivasan, directeur de recherche au Laboratoire national d'Argonne, a souligné que le développement de batteries sodium-ion est important pour la sécurité nationale. La chaîne d'approvisionnement actuelle des batteries lithium-ion dépend presque entièrement de la Chine, qui contrôle le processus de raffinage des minéraux et de fabrication des batteries, a-t-il noté.

Actuellement, la société américaine Peak Energy est à la pointe du déploiement de la technologie des batteries sodium-ion. La société a signé des contrats pour construire des installations pilotes pour les services publics d'ici 2025, a déclaré le PDG Landon Mossburg. Bien que Peak Energy importe actuellement des batteries de Chine, elle apprend la technologie en vue de devenir autosuffisante dans la fabrication aux États-Unis.

Pour concurrencer les batteries lithium-ion (LFP) dans le secteur des véhicules électriques, les chercheurs se concentrent sur deux tâches principales : réduire la dépendance au nickel - un matériau contrôlé par la Chine - et améliorer la capacité de stockage d'énergie. Grâce aux progrès constants, des batteries sodium-ion plus compactes, garantissant néanmoins des performances élevées, sont tout à fait réalisables à l'avenir.

Thanh Mai (à temps partiel)