Israël réagit vivement aux pourparlers secrets américains

« Nous ne sommes pas prêts à rester les bras croisés pendant deux semaines. Nous avons une réelle opportunité d'agir et de rapatrier les otages dans les prochaines semaines », a déclaré Adam Boehler, envoyé spécial américain pour la question des otages, à la télévision publique Kan.

M. Adam a déclaré que le Hamas finirait par déposer les armes et abandonner le pouvoir à Gaza, tout en soulignant que Washington « n'est pas un agent d'Israël ». Ces déclarations ont suscité une vive réaction du cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, selon The Guardian du 11 mars.

Le cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a confirmé les discussions, affirmant avoir transmis ses souhaits aux États-Unis. De son côté, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a souligné : « M. Boehler a tenté de négocier la libération des otages américains. Nous avons clairement indiqué qu'il ne pouvait pas parler en notre nom, et s'il souhaite négocier au nom des États-Unis, bonne chance à lui. »

« Israël a été stupéfait de découvrir que, dans son dos, un envoyé spécial de l'administration Trump rencontrait depuis des semaines à Doha un haut responsable du Hamas, Khalil al-Hayya », rapportait le Yedioth Ahronoth . « Le Hamas a obtenu ce dont il ne pouvait que rêver sous l'ancien président américain Joe Biden : la légitimité », affirmait l'article.

Hugh Lovatt, du Conseil européen des relations étrangères, a déclaré que ces contacts étaient « d'une importance capitale ». « Nous verrons comment cela se déroulera. Ce type de contact pourrait être positif. Il pourrait certainement faire avancer la diplomatie . »

Le 10 mars, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a cherché à apaiser les inquiétudes concernant les pourparlers entre M. Boehler et le Hamas. « Il s'agissait d'une situation exceptionnelle où notre envoyé spécial pour la gestion des otages a eu l'occasion de s'entretenir directement avec une personne qui contrôlait les otages et en avait reçu l'autorisation. Jusqu'à présent, cela n'a pas fonctionné », a déclaré M. Rubio aux journalistes lors de son vol pour l'Arabie saoudite.

Le secrétaire d'État Rubio a ajouté que les négociations pour la libération des otages continueront d'être menées par l'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff.

Par ailleurs, le groupe houthi au Yémen a averti le 10 mars qu'il prendrait des mesures militaires immédiatement après l'expiration du délai de quatre jours pour lever le blocus de l'aide humanitaire à Gaza. Israël n'a pas commenté cette information.