SGGP
Selon un rapport récemment publié par le Fonds monétaire international (FMI), les pays fragiles et touchés par des conflits (PFC) sont plus gravement touchés par le changement climatique et ont moins de capacité à atténuer ces impacts.
La sécheresse et le conflit en Irak, un pays du conflit armé, aggravent encore la pauvreté |
Environ un cinquième des pays du monde sont classés comme FCS avec une population de près d’un milliard de personnes. La plupart de ces pays se trouvent en Afrique et comptent parmi les pays les moins responsables du changement climatique d’origine humaine, car leurs émissions de carbone sont inférieures à celles des pays européens et nord-américains ou d’autres grands émetteurs.
La plupart des FCS dépendent de l’agriculture, ce qui les rend vulnérables aux conditions météorologiques extrêmes causées par le changement climatique, indique le rapport du FMI. Ce sont également des pays sujets aux conflits, ce qui entrave leur capacité à se remettre des catastrophes naturelles (en moyenne, une fois tous les quatre ans). Cette situation devrait s’aggraver à mesure que les températures de la Terre continuent d’augmenter. D’ici 2040, les États-Unis connaîtront 61 jours de températures supérieures à 35 °C, contre seulement 15 jours prévus pour les autres pays.
Selon le FMI, même si les chocs climatiques ne provoquent pas forcément de nouveaux conflits, ils peuvent exacerber leur intensité. Le FMI estime que les États fragiles et touchés par des conflits perdront environ 4 % de leur PIB trois ans après des événements météorologiques extrêmes (ce chiffre n’est que d’environ 1 % dans d’autres pays). La sécheresse dans les FCS réduit la croissance annuelle du PIB par habitant d’environ 0,2 %.
Le FMI prédit que si le monde continue sur sa trajectoire actuelle d’émissions élevées, les décès dus aux conflits et aux catastrophes naturelles dans les FCS pourraient passer de 8,5 % aujourd’hui à 14 % de tous les décès d’ici 2060. Étant donné que les FCS ont tendance à dépendre fortement de l’agriculture, les changements dans les conditions météorologiques, comme l’augmentation des sécheresses, réduiront la production alimentaire, augmenteront l’inflation et pousseront 50 millions de personnes supplémentaires dans la faim d’ici 2060.
Face à cette situation, le FMI appelle les pays les plus fragiles à élaborer des politiques d’adaptation au climat, notamment : une agriculture intelligente face au climat, l’augmentation de l’ampleur des dépenses sociales et des infrastructures adaptées au climat, et le renforcement du filet de sécurité sociale. Le FMI lui-même renforce son soutien aux États fragiles et touchés par les conflits confrontés aux défis climatiques par le biais de conseils politiques, d’un soutien financier et du développement des capacités.
Le FMI a également appelé la communauté internationale à accroître son soutien aux pays en situation de fragilité et de conflit. Dans le cas contraire, les effets d’entraînement pourraient être plus graves, avec notamment davantage de déplacements forcés et de migrations vers d’autres pays. Les pays africains ont lancé des appels urgents pour que les pays les plus riches contribuent à financer l’adaptation au changement climatique et les transitions énergétiques.
De la République centrafricaine à la Somalie et au Soudan, ces pays sont plus exposés que d’autres aux inondations, aux sécheresses, aux tempêtes et aux chocs liés au climat, tout en contribuant le moins au changement climatique. Chaque année, trois fois plus de personnes sont touchées par des catastrophes naturelles dans les États fragiles et touchés que dans d’autres pays.
Source
Comment (0)