Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan ont convenu le 8 octobre que Moscou retirerait ses troupes de la frontière entre l'Arménie et l'Iran d'ici le 1er janvier de l'année prochaine. En vertu de l'accord, les gardes-frontières arméniens prendront en charge toutes les opérations effectuées par les forces russes aux points de contrôle à la frontière avec le pays du Moyen-Orient.

L'annonce a été faite par Nazeli Baghdasaryan, porte-parole du Premier ministre arménien, résumant la rencontre entre Poutine et Pashinyan en marge du sommet de la CEI à Moscou, où les deux parties ont également discuté d'accords similaires concernant les gardes-frontières russes à la frontière arméno-turque.

Pendant des décennies, les frontières de l'Arménie avec la Turquie et l'Iran n'étaient gardées que par les forces russes.

Lors d'une réunion en mai, MM. Pashinyan et Poutine ont pris une décision similaire de retirer les gardes-frontières russes de l'aéroport de Zvartnots dans la capitale arménienne, Erevan. Le retrait de Zvartnots a été achevé le 31 juillet, les forces du Service de sécurité nationale arménien prenant le relais.

Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan s'entretiennent en marge du sommet de la CEI à Moscou, le 8 octobre 2024. Photo : Kremlin.ru

Ces développements signalent un changement dans les dispositifs de sécurité de l’Arménie alors qu’Erevan s’éloigne de plus en plus de Moscou, son allié traditionnel de longue date. Les autorités arméniennes sont mécontentes du rôle des soldats de la paix russes dans le conflit du Haut-Karabakh.

Erevan a critiqué Moscou pour ne pas avoir réussi à stopper l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh en septembre dernier. L’offensive a finalement permis à l’Azerbaïdjan de reprendre le contrôle de la région après près de trois décennies de domination arménienne.

Après le succès militaire de l'Azerbaïdjan, l'administration séparatiste arménienne du Haut-Karabakh a été dissoute, ce qui a conduit à de nouvelles discussions entre Erevan et Bakou visant à établir une paix durable.

Avant de rencontrer le Premier ministre arménien Pashinyan, en marge du sommet de la Communauté des États indépendants (CEI ou CEI), le président russe Poutine a également eu un entretien privé avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.

Le porte-parole du Kremlin, Demitri Peskov, a déclaré que M. Poutine avait discuté du « corridor de Zangezur » lors de réunions séparées avec M. Pashinyan et M. Aliyev.

« Poutine s'est entretenu avec chacun d'eux individuellement. De plus, le président russe a probablement passé une demi-heure avec chacun d'eux, ce qui a certainement donné lieu à un échange de vues. Le sujet du corridor de Zanguezour a également été évoqué », a déclaré Peskov aux journalistes le 8 octobre, selon l'agence de presse russe RIA Novosti.

Cette question n'a pas été évoquée par Erevan et Bakou dans les comptes rendus de la rencontre entre leurs dirigeants et le président russe.

M. Poutine aurait renouvelé son invitation à M. Pashinyan pour assister au sommet des BRICS plus tard ce mois-ci à Kazan, en Russie. Les BRICS sont un groupe qui comprenait à l’origine la Russie, le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Le bureau de M. Pashinyan a indiqué le mois dernier que le Premier ministre arménien assisterait à la conférence.

Le président russe a déclaré qu'il devrait avoir une autre réunion bilatérale avec le Premier ministre arménien en marge du sommet des BRICS.

Minh Duc (selon RFE/RL, Asberez)