Le programme de missiles de la Corée du Nord a fait des progrès significatifs, selon des responsables militaires sud-coréens. Voici quelques-unes des caractéristiques de la technologie des combustibles solides et comment elle pourrait aider la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, à améliorer ses systèmes de missiles.

Quelques avantages des fusées à propergol solide

Les missiles à combustible solide n’ont pas besoin d’être ravitaillés immédiatement avant le lancement, sont généralement plus faciles et plus sûrs à utiliser et nécessitent moins de soutien logistique, ce qui les rend plus difficiles à détecter que les armes à combustible liquide.

« Ces capacités sont plus avantageuses en temps de crise », a déclaré Ankit Panda, chercheur principal au Carnegie Endowment for International Peace, basé aux États-Unis.

Qu’est-ce que la technologie des combustibles solides ?

Le propulseur solide est un mélange de carburant et d’oxydant. Le carburant est généralement une poudre métallique telle que l’aluminium, tandis que l’oxydant le plus courant est le perchlorate d’ammonium (un sel d’acide perchlorique et d’ammoniac).

Le carburant et l'oxydant sont liés ensemble par un matériau en caoutchouc dur et conditionnés dans un boîtier métallique.

Lorsque le combustible solide brûle, l'oxygène du perchlorate d'ammonium se combine avec l'aluminium pour créer une énorme quantité d'énergie et des températures de plus de 2 760 degrés Celsius, créant une poussée et soulevant la fusée de la rampe de lancement.

À qui appartient cette technologie ?

Les combustibles solides sont issus des feux d’artifice inventés par les Chinois il y a des siècles, mais ont fait de grands progrès au milieu du XXe siècle, lorsque les États-Unis ont développé des combustibles plus puissants.

La Corée du Nord utilise du combustible solide dans une gamme de petits missiles balistiques à courte portée, ainsi que dans son nouveau missile balistique intercontinental Hwasong-18.

L'Union soviétique a déployé son premier ICBM à combustible solide, le RT-2, au début des années 1970, suivie par la France qui a développé le S3, également connu sous le nom de SSBS, un missile balistique à moyenne portée.

La Chine a commencé à tester des ICBM à combustible solide à la fin des années 1990.

La Corée du Sud a également déclaré avoir acquis une technologie de missiles balistiques à combustible solide « efficace et avancée », même si jusqu'à présent il ne s'agissait que de petits missiles.

Comparaison solide-liquide

Les carburants liquides offrent une poussée et une puissance supérieures, mais nécessitent une technologie plus complexe et un poids plus important.

Le combustible solide est dense et brûle assez rapidement, produisant une poussée pendant une courte période. Les combustibles solides peuvent être stockés pendant de longues périodes sans se décomposer, un problème courant avec les combustibles liquides.

La Corée du Nord a déclaré que le développement du missile à combustible solide Hwasong-18 « renforcerait considérablement » sa capacité de contre-attaque nucléaire.

Après le premier lancement l'année dernière, le ministère sud-coréen de la Défense a cherché à minimiser la gravité du test, affirmant que la Corée du Nord aurait besoin de « plus de temps et d'efforts » pour maîtriser la technologie.

Ngoc Anh (selon Reuters)