En vertu d’un accord de longue date, Israël collecte des taxes sur les marchandises transitant par Israël vers la Cisjordanie occupée et transfère les recettes à l’Autorité palestinienne à Ramallah. Cependant, depuis le début du conflit à Gaza, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a retenu environ 800 millions de shekels pour couvrir les opérations administratives à Gaza.

Lors d'une réunion du cabinet le 12 janvier, M. Smotrich a annoncé que l'argent gelé, actuellement détenu en Norvège, serait utilisé pour rembourser la dette de 1,9 milliard de shekels de l'Autorité palestinienne envers la CEI. Il a souligné que cette décision était liée à « une série d'actions anti-israéliennes, notamment la reconnaissance unilatérale par la Norvège de l'État de Palestine ».

Selon lui, la dette de l'Autorité palestinienne augmente les taux d'intérêt et affecte négativement la réputation de la CEI, entraînant des conséquences financières pour le peuple israélien.

Le ministère palestinien des Finances a déclaré qu'il avait accepté de laisser la Norvège débourser 1,5 milliard de shekels à partir d'un compte ouvert en janvier 2023. Sur ce montant, 767 millions de shekels seront versés aux sociétés pétrolières israéliennes pour maintenir l'approvisionnement dans les mois à venir, le reste étant utilisé pour rembourser les dettes liées à l'électricité dues à la CEI par les sociétés de distribution palestiniennes.

M. Smotrich s'est toutefois opposé à transférer de l'argent directement à l'Autorité palestinienne, accusant cette dernière de soutenir l'attaque du Hamas du 7 octobre. L'Autorité palestinienne n'est actuellement en mesure de payer que 50 à 60 % des salaires du secteur public, car Israël continue de retenir les paiements dits « d'indemnisation du martyr » que l'Autorité palestinienne verse aux familles des combattants et des victimes tués ou détenus par Israël.

D’ici 2024, le montant total retenu par Israël dépasserait 3,6 milliards de shekels. À partir d'octobre 2023, Israël commencera à déduire en moyenne 275 millions de shekels par mois des recettes fiscales, correspondant à l'allocation de l'AP à Gaza.

Le ministère palestinien des Finances a souligné que cela a aggravé la crise financière et qu'il coordonne ses efforts avec les partenaires internationaux pour garantir la libération des fonds saisis dans les plus brefs délais.

Ngoc Anh (selon Reuters, Arab News)