Une épaisse fumée noire s'est répandue dans la capitale soudanaise, suscitant des inquiétudes quant à son impact grave sur la santé publique et l'environnement.

L'usine d'al-Jaili, qui a la capacité de traiter 100 000 barils de pétrole par jour, fait l'objet d'un conflit de longue date entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF).

Le 23 janvier, l'attaque avait provoqué des incendies dans toute la zone, les images satellite de Planet Labs PBC enregistrant de grandes colonnes de feu et des réservoirs de pétrole carbonisés. Une épaisse fumée noire recouvre la zone, menaçant la santé des personnes avec le risque d'aggraver les maladies respiratoires et d'augmenter le risque de cancer.

L'armée soudanaise, sous le commandement du général Abdel-Fattah Burhan, a annoncé avoir capturé la raffinerie de pétrole d'al-Jaili.

L'armée a accusé les RSF d'avoir délibérément allumé des incendies pour détruire les infrastructures nationales et a juré de traquer les rebelles. RSF a à son tour accusé l'aviation militaire soudanaise d'avoir largué des « bombes barils » sur l'usine, provoquant l'incendie.

Aucune des deux parties n'a fourni de preuves concrètes, mais le 25 janvier, plusieurs vidéos ont émergé montrant des troupes soudanaises entrant dans le complexe au milieu de tirs nourris.

La raffinerie, auparavant contrôlée par les RSF depuis avril 2023, est protégée par des champs de mines pour empêcher l'avancée de l'armée. Cependant, les récents combats ont complètement détruit l’usine, perturbant la production et causant de lourdes pertes à l’économie soudanaise.

La raffinerie d’al-Jaili joue un rôle essentiel dans le secteur énergétique du Soudan. La perte de l’installation a contraint le Soudan à dépendre d’un carburant importé plus cher, ce qui a aggravé la crise économique.

Timothy Liptrot, expert du Small Arms Survey, a averti que si le conflit continue, les infrastructures pétrolières du Soudan risquent d'être définitivement détruites.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exprimé sa profonde préoccupation face à la récente escalade et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter des conséquences économiques et environnementales dangereuses. Mais avec la poursuite des combats, la perspective de paix au Soudan semble de plus en plus lointaine.

Ngoc Anh (selon Reuters, AJ)